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Article de la revue CONFLITS





Patrimoine : le rôle de la chapelle de la Sorbonne


Monument de l’histoire universitaire, lieu du tombeau du cardinal de Richelieu, symbole de la Sorbonne en France et dans le monde, la chapelle de la Sorbonne est plus qu’un monument religieux et un haut lieu du patrimoine. Une association vient de se créer afin de la protéger et de la faire connaitre.


Henri Jégard


« Comment peut-on penser librement à l’ombre d’une chapelle ? » proclamait la foule soixante- huitarde, apostrophant des siècles considérés comme obscurs. La réponse est assez simple : sûrement pas en la laissant fermée ! En effet, c’est aujourd’hui un dépôt technique croulant sous la poussière et l’on ne recueille qu’étonnement et révolte quand on avoue la triste fonction de l’illustre édifice.


En novembre 2023 a été créée l’Association pour le rayonnement de la Chapelle de la Sorbonne (ARCS), qui poursuit un but simple : restaurer, rouvrir et rayonner.


Restaurer ? La Chapelle comporte un orgue de style classique français, considéré comme un exceptionnel témoignage de la facture d’orgues (témoignage des orgues) du début du XIXe siècle. Un rapport récent le déclare en état de délabrement avancé, mais encore restaurable. Le reste de la Chapelle pourrait commencer à revivre grâce à des réparations plus simples mais non moins coûteuses. Comptant sur un large soutien, la restauration que nous demandons est réaliste. N’attendons plus ! Il nous tarde d’entrer dans ces siècles d’histoire et d’esthétique !


Rouvrir ? En effet, si elle ouvre quelque deux fois par an pour des visites qui ne concernent que d’heureux élus, elle est bien fermée, parce qu’elle dort sous la poussière et qu’aucune mémoire ne vient vraiment s’y ancrer. L’ARCS œuvre déjà en ce sens : des élèves-historiens et historiens de l’art travaillent à la réalisation d’écriteaux pour faire de la plus simple visite un durable souvenir. Dans l’attente de la restauration, des guides se forment actuellement à l’histoire de la Chapelle et des nobles sépultures qu’elle renferme pour que cet héritage puisse vivre à travers vous.


La Chapelle de La Sorbonne est une image de l’histoire de France.

Rayonner ? L’ARCS demande de pouvoir faire rayonner culturellement la Chapelle à travers l’organisation de divers évènements. L’acoustique propre aux édifice religieux fait de cette chapelle le lieu parfait pour organiser des concerts, et l’espace disponible permettrait des expositions diverses. Mais de façon plus évidente, la Chapelle renfermant d’antiques tombeaux qui côtoient les chefs d’œuvre du monde de l’art, quiconque visiterait simplement cette chapelle y trouverait son compte, si tant est qu’elle soit restaurée, qu’elle ouvre.


L’écho de la Chapelle peut résonner plus loin encore que dans sa religieuse cloison. C’est d’ailleurs une des raisons d’être de l’ARCS. Un cycle de conférence s’ouvrira le 6 février 2024 au Lycée Henri IV en partenariat avec son association historique, Jean-Marie Le Gall, professeur des universités à Paris I, y traitera de l’histoire de Richelieu et de la Sorbonne. Qui lit ces lignes est invité, car nous pensons que c’est dans la discussion que la mémoire perdure. Enfin, vous l’aurez compris, l’objectif de cette association est simple, il y a certes les trois R (Restaurer, Rouvrir, Rayonner), mais au-delà et plus ambitieux encore : la victoire dans le conflit du « voir ! » et du savoir face à l’obscurité d’une Chapelle fermée.


Pour gagner ? Trois moyens d’œuvrer à cette victoire minutieuse et lente : adhérez à l’association pour assister gratuitement à toutes les conférences qui déjà s’organisent ou pour apporter vos connaissances au sein des différents pôles. Sympathisez en venant à ces conférences pour discuter avec les membres de l’ARCS. Enfin tout simplement, parlez de ce nom à qui voudrait l’entendre, car « les grands embrasements naissent des petites étincelles » écrivait Richelieu.





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